La règle « Du sang sur le cheval entraîne l’exclusion de la compétition » est de nouveau remise en question. Lors de la prochaine Assemblée générale annuelle de la FEI à Hong Kong, le 5 novembre de cette année, une proposition de modification du règlement sera présentée aux délégués, émanant du International Jumping Riders Club (IJRC). Cette proposition vise à assouplir la règle du « No-Blood ». Les cavaliers dont le cheval présente du sang dans certaines conditions ne devraient plus être exclus, mais recevoir un avertissement et pouvoir continuer à participer à la compétition. Si un cheval se mord la lèvre ou la langue, le sang doit être essuyé, et le cavalier peut poursuivre la compétition si le cheval est encore apte à concourir. Le principe « Du sang sur le cheval conduit toujours à l’exclusion de l’épreuve » serait ainsi supprimé dans le règlement du saut d’obstacles. La Fédération Équestre Allemande (FN) approuve en principe cette idée, même si elle soulève encore des questions restrictives.
La proposition en détail
La proposition prévoit en détail que tout sang sur le cheval, causé par la bride, le harnachement ou par le cavalier pendant une compétition, entraîne des conséquences. Cette forme de saignement est appelée saignement direct.
Concrètement, cela signifie :
- Lors d’une première blessure, cela entraîne un avertissement.
- Lors d’une seconde blessure, cela entraîne également un avertissement.
Si le cavalier reçoit plusieurs avertissements (ceci ne concerne, comme mentionné, que le saut d’obstacles) dans un délai de douze mois, une amende de 1 000 francs suisses et une suspension d’un mois s’ensuivent.
Dans d’autres cas où du sang est constaté (ici : saignement indirect), parce que le cheval s’est apparemment mordu la langue ou la lèvre, ou dans des cas où le cheval saigne du nez, les officiels peuvent essuyer ou laver le sang. Le cheval et le cavalier peuvent continuer la compétition, à moins que le cheval ne soit jugé inapte à concourir. Pour les blessures que le cheval s’est infligées « lui-même » ou en cas de saignement de nez, l’athlète ne reçoit également aucun avertissement, à condition que cet article soit applicable.
La position de la Fédération Équestre Allemande:
Dans la procédure habituelle où les fédérations nationales peuvent donner leur avis, la FN s’est également exprimée :
« GER NF – Nous saluons en principe l’idée de l’avertissement pour le saut d’obstacles (Jumping Recorded Warning).
Cependant, la distinction entre un saignement mineur et un saignement plus important pourrait conduire à des résultats différents entre divers concours et officiels. Comment cela pourrait-il être défini afin d’assurer une gestion uniforme des cas ? »
Une réponse à notre demande de presse adressée à la FN est encore en attente (compréhensible dans ce cas, car le délai est très court ; nous ferons un suivi).
La proposition FEI traduite:
« 259.1 Tout sang sur le cheval, causé par la bride ou le harnachement ou par le cavalier/l’athlète, constaté pendant une compétition (de l’échauffement jusqu’à la fin d’éventuels contrôles/post-contrôles) entraîne les conséquences suivantes pour la Personne Responsable, prononcées par le Président du Jury de terrain :
- Première blessure – Avertissement en saut d’obstacles (Jumping Recorded Warning)
- Deuxième blessure – Avertissement en saut d’obstacles (Jumping Recorded Warning)
Si la même Personne Responsable reçoit deux avertissements ou plus en saut d’obstacles lors du même événement ou d’un autre événement dans les 12 mois suivant le premier avertissement, une amende de CHF 1’000 lui sera infligée et une suspension automatique d’un mois sera appliquée ; cette suspension commence le jour suivant le dernier jour de l’événement au cours duquel le deuxième avertissement a été prononcé. La FEI informera la Personne Responsable et confirmera la date de la suspension. Pour éviter tout doute : la notification par la FEI après le début de la suspension ne retarde ni n’annule en aucune manière le début de celle-ci.
259.2 Dans d’autres cas de sang sur le cheval, constatés pendant une compétition (par exemple si un cheval s’est apparemment mordu la langue ou la lèvre ou en cas de saignement de nez), les officiels peuvent autoriser le rinçage ou l’essuyage du sang et permettre au couple cavalier/cheval de poursuivre la compétition, à condition que le cheval ne soit pas jugé inapte à concourir conformément à l’article 259.3. L’athlète ne reçoit aucun avertissement en saut d’obstacles si cet article s’applique.
259.3 Dans tous les cas de sang sur le cheval conformément à cet article 259 du JRs, le cheval ne peut rester dans la compétition ou participer à des compétitions ultérieures de l’événement que si le Jury de terrain, en consultation avec le Délégué vétérinaire, a déterminé que le cheval est apte à concourir. »
Sources:
La proposition peut être consultée à la page 33.
Téléchargeable sur les pages de la FEI:ANNEX Pt 14.2 – GA25 Jumping Rules Memo (PDF) Inside FEI
Proposition sauvegardée et téléchargeable ici: bloodrule_versuch_2025_14.2_GA25_Jumping Rules Memo
Historique:
25.10.2025: Nous lançons à nouveau une pétition pour que la « No-Blood-Rule » reste inchangée.
2025: Les cavaliers de saut tentent d’assouplir la No-Blood-Rule au niveau de la FEI – notre article de mars 2025 sur cette initiative, qui est maintenant soumise au vote.
2022 : Les cavaliers de dressage voient rouge: lors du CHIO d’Aix-la-Chapelle 2022, trois cavalières ont été éliminées parce que leurs chevaux saignaient de la bouche.
2015: À Lexington (Kentucky), Adelinde Cornelissen et Parzival sont éliminés en raison de sang dans la bouche. Une nouvelle discussion s’ensuit, initiée par l’IDRC (International Dressage Riders Club). La proposition à l’époque : « Si le juge en C estime voir du sang frais sur une quelconque partie du corps du cheval qui ne provient pas de la bouche, des éperons ou de la cravache, il doit arrêter le couple et examiner le cheval. Si le cheval saigne mais est néanmoins jugé “fit to compete”, le couple peut reprendre la reprise à l’endroit où il a été arrêté. Le cheval doit ensuite être présenté immédiatement à un vétérinaire FEI pour s’assurer qu’il pourra continuer le lendemain. Si le sang provient de la bouche, des éperons ou de la cravache, le cheval doit être disqualifié. Cette décision est définitive. » Cette proposition n’a pas été adoptée.
2011: Pétition de Dressur-Studien | Fair zum Pferd contre l’initiative de cavaliers néerlandais visant à abolir la No-Blood-Rule. La pétition a réussi, la règle est restée en vigueur.
